L'histoire du village
Une naissance religieuse
L’origine toponymique du village demeure ambivalente. En effet, elle se partage entre l’appellation latine, « Bellemonte », soit « beau mont », mentionnée dans une bulle papale en 1147, dans une charte confirmant la possession de l'église au prieuré de Lanthenans (Doubs) et germanique ressemblance avec la mot « Berg », soit « le mont ».
Comme le sous-entendent ces différentes dénominations, Bermont, petit village situé à 7 km au sud de Belfort, est juché sur un éperon de roche calcaire haut de 350 m qui surplombe la vallée de la Savoureuse, au niveau du confluent de cette dernière avec la Douce. Le cadre géographique composé à la fois d’une plaine d’alluvions et d’une forêt giboyeuse fut favorable à l’implantation précoce de peuplades celtiques.
La ferveur religieuse est l’élément moteur du développement de Bermont. La proximité de la voie Romaine, allant de Besançon au Rhin et qui suivait la Savoureuse, favorisa dès le IXe siècle la venue de moines défricheurs.
C’est vers ces moments-là, qu’une première chapelle aurait été construite. Il n’apparaît pas qu’à cette époque un village ait existé ; mais, quelques moines Bénédictins du Prieuré de Lanthenans ont pu s’y installer pour évangéliser le voisinage, attirant ainsi des paysans des alentours.
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C’est au XII e siècle, au moment des grands défrichements, que naît véritablement le village, comme en témoigne la Bulle du Pape Alexandre III qui indique un lieu de culte au nom de Bellemonte.
Théâtre de la vie militaire
De nombreux vestiges historiques témoignent du passé troublé du village. La seigneurerie de Belfort, possession de la Maison d'Autriche depuis 1359 et dont Bermont fait partie, plonge brutalement dans la guerre de Trente Ans au XVIIème siècle.
En 1636, Gaspard de Champagne, Comte de la Suze, sous les ordres de Louis XIII parvient à s’emparer de la Ville de Belfort en une nuit. Cependant, le seigneur de Belfort se range lors de la Fronde du côté des Condé, ennemis jurés de Mazarin. Le 22 février 1654, Gaspard de Champagne doit se rendre face au Maréchal de la Ferté Senneterre envoyé par Louis XIV. Mazarin, s’étant beaucoup impliqué dans le projet, obtient la seigneurie de Belfort dès 1654. Après l’annexion de l’Alsace au Royaume de France, Louis XIV remet en 1659, la seigneurie de Belfort au duc de Mazarin, cardinal, en remerciements de bons et loyaux services.
Soucieux de l’intérêt étatique, Mazarin délimite la seigneurie de Belfort par des bornes. Ces bornes se trouvaient à la limite sud du village, mais ont été déplacées au centre du vieux village, TGV oblige.
Elles sont ornées de la couronne aux trois fleurs de lys (symbole royal) et d’une croix à l’intérieur du blason (symbole religieux), l’une d’elle est datée de 1660. Bermont fut occupé par les troupes allemandes de novembre 1870 à mars 1871.
Puis vint la guerre de 1870 pendant laquelle Bermont fut occupé par les troupes allemandes de novembre 1870 à mars 1871. Face à la défaite de 1870, le fort du Bois d'Oye a été construit sous les ordres du général Serré de Rivière pour lutter contre d'éventuelles attaques prussiennes venant de l'Est.
Le bois d'Oye fait référence au village d'Oye mentionné dans les années 1150 et situé entre Châtenois et Bermont. Il comportait cinq foyers en 1573, soit environ 25 habitants et fut complètement détruit durant la guerre de Trente Ans, vers 1633 lorsque les troupes suédoises dévastèrent la région et en particulier ce village d’Oye. Le lieudit Bois d'Oye, où se trouve le fort, conserve le souvenir de l'ancien village.
Un lieu de passage important hier et aujourd'hui
Bermont, à travers les siècles, a toujours été un lieu de passage. A l’intersection de l’Aire Urbaine Belfort Montbéliard, du monde alsacien et bourguignon, du monde latin et germain, l’espace Bermontois voit se croiser de nombreux axes de transports.
Dès l’antiquité, à proximité du village, apparaît la voie Romaine permettant d’acheminer troupes et marchandises entre Vesontio et la Germanie.
C’est après la perte de l’Alsace en 1871 que le gouvernement de la Troisième République décida la construction du canal de la Haute Saône, passant au pied de Bermont.
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Au XXème siècle, Bermont peut se targuer d’être au croisement du grand pipeline pétrolier Hambourg Marseille (véhiculant le « sang » économique de l’Europe), de l’Autoroute surnommée la Comtoise entre Mulhouse Ouest et Beaune et de la 2x2 voies N1019 reliant la Suisse à Vesoul et Langres
Enfin, au XXI e siècle, la LGV Rhin-Rhône est une ligne à grande vitesse (LGV) ouverte à la circulation le 11 décembre 2011. C’est la première ligne nouvelle à n’être ni reliée à la banlieue parisienne, ni à une LGV existante. Reliant (Mulhouse) Petit-Croix à Villers-les-Pots (Dijon). La ligne enjambe à la fois la Savoureuse, l’autoroute, la D437, le canal au pied de Bermont par un viaduc long de 792 mètres, ouvrage le plus long du parcours. Ses treize piles ont été conçues en forme de tétrapodes (quatre appuis) et reposent sur des socles en béton. Elles donnent au viaduc son aspect léger et aérien tout en supportant une charpente métallique de 6 350 tonnes.
English
Birth of the village. It owes its existence to its geographical situation, being located not far from Belfort and having thus always served as a thoroughfare. Its situation on a height is reassuring and kept the village safe from floods. It has also the advantage of being close to water and to the forest:As of the 9th century, religious devotees found it an ideal place to live. «Bellemonte» is mentioned in a Papal Bull in 1147. Existence of the village indicated by a church Originally a chapel erected in the 12th century.All that remains today is the roman style 5- sided, polygonal apse.The architect Genty laid out the bases for the present church in 1866. Its pointed bell-tower reflects the Rhenish influence. Restored identically in the year 2000, the whole church was added to the supplementary listings of historical monuments due to the age and unusual character of its apse.The organ with its 2 keyboards was installed by 2 Moselle organ builders,Verschneider and Krempf in 1871, the stained glass windows placed in 1831 by the Maison Janin of Nancy; the two steeple bells dating from the year 1773 are the works of Fondeur Robert, a founder from the Haute Marne.The painting of Saint Laurent behind the choir was executed in 1927 by the Italian painter Gulio Pastini; the high altar dedicated to the Virgin and the side chapels were sculpted by Monsieur Maigret, a Belfort sculptor, the existing choir having been laid out in 1867.
The village’s troubled past The thirty years war was disastrous for Bermont; which was burnt almost to the ground by the Swedes in 1633.During the same period,the Lord of Belfort,Gaspard de Champagne,Count of the Suze,who had joined ranks with the Condé,sworn enemies of the crown, at the time of La Fronde (insurrection), had to surrender his domains (I which included Bermont) to Louis the 14th in 1654. The revolution does not seem to have greatly affected the life of the village, apart from the requisition of objects or religious worship.After the defeat of 1870, construction of the Fort of Bois d’Oye or Fort Ebelée was undertaken under the orders of General Serré from 1933 to 1886, costing 150 hectares of communal land. Having become a base of operations for the infantry, being part of the defense lines of Belfort, it underwent extensive modernization from 1908 to 1913. At the foot of the village, a passage-way linking yesterday and today In place of the original road there is the existing Departmental Road 437, the Haute Saone Canal, opened in 1922 and equipped with a steel canal bridge in order to cross the river La Savoureuse, to link the Rhine-Rhone Canal to the East Canal.As of the early 1970s, the highway A36 was in service and finally there is the high speed train together with its 850 metres long viaduct which will soon be running.8 bridges were required to open up all these routes of communication:1 over the river La Savoureuse for the Departmental Road 437,2 over the river La Douce:the old one leading to the village along the foot of the cliff and the new one over the canal and 2 on each side of the lock, 1 above the highway and finally the viaduct